Ars Moriendi

La mort est une réalité inévitable de l'existence humaine qui a intrigué les philosophes pendant des siècles. La philosophie est une discipline intellectuelle unique qui nous permet de regarder la mort en face et de comprendre la mort éternelle dans ce processus que nous appelons la vie. Dans son livre « Le Livre des philosophes morts » , Simon Critchley explore les différentes perspectives que les philosophes ont partagées sur la mort à travers l'histoire.

Son hypothèse est que la philosophie est ars moriendi, l'art de mourir. En apprenant à mourir, nous apprenons à vivre. C'est une menace qui traverse tout le livre et commence avec Socrate, se poursuit avec Socratique, Cicéron et Montaigne.

L'idée du Livre des philosophes morts de Critchley a été suscitée par un vers de Michel de Montaigne : « Si j'étais un auteur de livres, je ferais un registre, avec des commentaires, de diverses morts : celui qui apprendrait aux hommes à mourir, leur apprendrait à vivre. » Critchley caractérise la tâche principale de la philosophie comme un acte de préparation, une position redevable au commentaire de Cicéron selon lequel : « Philosopher, c'est apprendre à mourir. »

Son livre, cruel et profond, mais parfois drôle, nous transporte dans une nécropole métaphysique. Critchley soutient que la mort est ce qui donne à nos vies urgence et sens, car elle nous force à affronter notre propre mortalité et à réfléchir à ce qui compte vraiment dans la vie.

Un autre thème important du livre est l'idée que la mort n'est pas quelque chose à craindre : « Je suis profondément attiré par l'idée que la vie est une erreur, une sorte d'erreur naturelle pour laquelle nous cherchons une assurance ou une consolation métaphysique. C'est là le cœur du génie comique noir de Schopenhauer. » Pouvons-nous aller à la mort, ou à celle d'autrui, librement et sans peur ? Même Wittgenstein affirme que l'idée de vivre éternellement ne résoudra aucun des problèmes cruciaux.

L'un des trois essais introductifs du livre affirme : « Vous mourrez de rire » – une promesse heureusement non tenue. Le plus étrange est qu'un philosophe doive non seulement obéir à l'art de mourir, mais aussi être joyeux face à la mort. Qu'est-ce que cela signifie ?

Par exemple, Épicure savait que la peur de la mort nous rend malheureux, car nous la craignons constamment et nous nous inquiétons constamment de ce qui adviendra après la mort. Le philosophe pratiquait une sorte de thérapie philosophique pour tenter de dissiper cette peur en éliminant le désir d'immortalité et en acceptant les attitudes mortelles. C'est une connaissance juste et précise de la nature, un processus naturel, qui nous permet d'atteindre une forme de tranquillité ou de paix appelée ataraxie (en grec) face à la mort.

« J'ai une peur bleue de la mort. Je suis mortel et j'ai peur de la mort. C'est pourquoi j'ai écrit ce livre. Je l'ai écrit pour découvrir ce que les philosophes ont dit sur la mort au fil des siècles et des millénaires, mais aussi pour affronter cette peur. Cela m'a-t-il aidé ? Je pense que oui. J'ai toujours peur de la mort, mais je réfléchis davantage aux possibilités qui s'offrent à moi quand j'y pense. C'est une bonne chose, j'ai proposé ce livre aux gens, je leur ai présenté des réflexions plus riches sur ces questions de vie et de mort », déclare Simon Critchley.

Auteur:
Ana Jovanovic

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